29 décembre 2005

poisson (rouge, qui plus est)

C'est décidé, j'adore égoïstement la vie active. En fait c'est la seule solution que j'ai trouvée pour que mes potes-que-j'aime soient tous là le soir de mon happy birthday to you. Alors, il y avait des bougies, il y avait de la bouffe pour 58 personnes, j'ai cru comprendre que je ne savais décidément pas faire les courses pour une quantité donnée de gens, mais ça en même temps c'est complètement secondaire. Il y avait de la bonne humeur en pagaille, enfin à ce que j'ai pu en saisir, il y avait de la musique (un peu), des sourires (beaucoup), des cadeaux (uhuh) et c'est complètement dingue mais je n'étais même pas ivre. Enfin, selon moi. D'autres témoins occulaires ont apporté des preuves contraires, mais je m'en fous maintenant je suis adulte je suis assez grande pour savoir quand je suis bourrée ou pas.
hem.
En tout cas c'était cool en ostie.
Voilà, maintenant il reste le jour de l'an, qui est une prise de tête notoire comme tous les ans. De toute façon je m'en fous, j'ai un poisson rouge désormais, il ne peut donc rien m'arriver de fondamentalement mauvais. A priori.
Je viens de marcher 20 minutes avec un tupperware rempli d'eau pour ramener le poisson en question, qui s'appelle Gudule même si Médor c'était une bonne idée aussi mais trop tard je ne l'ai pas eue au moment de le baptiser. Et bin on ne croirait pas comme ça mais en fait c'est un sacré bazar de ramener un petit poisson dans Paris. J'ai bien cru qu'il ne s'en remettrait pas, entre temps mes doigts ont gelés et évidemment le portable a sonné et évidemment j'avais une furieuse envie de me gratter le cou. J'ai entendu de nombreux sploutch inquiétant mais finalement vous pouvez tous dormir sur vos deux oreilles il va bien il est sain et sauf il est installé dans son bocal terrible qui le grossit donc maintenant il me fait peur avec ses gros yeux et il ne faudrait pas qu'il lui vienne à l'esprit de sauter par-dessus bord parce qu'en dessous de lui il y a le bordel habituel et ça le ferait moyen d'enfiler les chaussures avec le poisson déshydraté caché au fond.
Enfin, je dis ça, je dis rien, c'est peut être une expérience passionnante.
Bon, je vais essayer de rehausser le niveau en vous confiant que Lunar Park de Bret Easton Ellis est tellement trippant que j'ai dû m'assommer avec pour réussir à le lâcher.

- Tu connais pas la chaîne graphique ?
- Bin non, tu m'expliques ?
- Bon, c'est simple, à la fin y'a les chromalins
- Et au début y'a les petits malins ?

19 décembre 2005

Frustration pré-noelienne

J'ai compris d'un coup que c'était Noël. Pas parce que la bonté et le bonheur et le pardon dégoulinent par tous les pores de la planète, non non. Parce que, comme bien d'autres, j'ai fait mes courses de Noël.
Foultitude d'objets fabuleux à acheter. Lumières honteusement kitsch, partout. Plus de répit. Des gens. Là, là, là aussi. La vache.
Société, tu nous as eus, il n'y a même plus de questions à se poser.
Week-end flou. Faudrait peut-être que je change de lunettes. Faudrait peut-être que je reprenne un coup de voyage, un coup d'éblouissement, un coup de dépaysement.
Coinçée entre l'envie d'un appart sympa à Paris, bonnes bouffes, bonne cave, bons potes. Et une autre plus aventureuse, plus folle, plus vivante. Une vie de voyages. Même pas cap'.
Moi pour Noël je voudrais qu'il me rende mon coeur. Merci de le remettre dans l'état dans lequel tu l'as trouvé avant de te torcher avec.
Parce que là, je vais en avoir besoin.

- Tu veux graver un truc sur ton Ipod ?
- ouais, "le smoking de travers"
- ???
- Nan, laisse tomber...

7 décembre 2005

Confiance

Je ne sais pas faire, ça. Confiance. Je sais opiner de la tête quand on me parle, voire quand je parle. Je sais apprécier des personnalités très diverses, entrevoyant leurs richesses. Je sais trouver mes interlocuteurs drôles, étonnants, touchants, mesquins, chiants, coinçés, réacs. Je sais faire une analyse ponctuelle de leur état du moment, dire quelles choses les entravent, les bloquent, les réjouissent, les rendent malheureux. Mais faire confiance, je ne sais pas. Et me trouver face à quelqu'un qui m'inspire confiance, ça me fait flipper, du coup, je me méfie. Etrange.
J'ai vu l'Esquive hier soir. Je sais, j'ai parfois (souvent ?) des wagons-lits entiers de retard. Mais j'aime aussi voir certaines choses après coup. L'esprit quasiment vidé de tout a priori critique. Bref. Cette violence dans les rapports entre potes, amis même, m'a fait mal. ça m'a rappelé le collège. Evidemment, pour moi, c'était plus soft : lointaine banlieue oblige. Mais les paroles, crues, dures, sans sens. Les jugements, toujours. La compassion, l'écoute, la compréhension, jamais. Le règne du mâle, le règne de la parole mauvaise, le règne de l'apparence collective. Tout ça mélangé à une forme de misère et de solitude qui font mal. Et en même temps, un espoir fugace. Que les choses changent. Mais rien ne changera et ça me fait peur. Cet état d'esprit est trop ancré. Je vis à 10 minutes de cette réalité-là, et elle m'est devenue aussi étrangère au quotidien que celle de New-York, Bali ou Beyrouth.
Parfois ça me glace. Tous, là, à chercher un sens, une réalisation, une forme d'action, remplir le vide. Et tant de choses à changer, face auxquelles on se sent terriblement impuissants. C'est très simplet, mais tellement vrai. Et, comme le dit F. "parfois, aussi, c'est simple". D'ailleurs, réjouissez-vous, ce wE j'ai acheté du baume du Tigre. Accomplissement !

- Quand je pense que Miss France est une partie de la représentation de notre pays, et que je lis son blog, j'ai très mal.
- Oh tu sais, elle nous représente pas vraiment.
- Bin elle fait quand même toutes les réceptions Ferrero Rocher.
- Ah ouais ?!!