21 septembre 2006

Trois fois sept ?


Comme je suis une nana super créative, entendez pas là que je suis une nana super ET une nana créative, évidemment, j'ai eu une idée déco. Une idée déco digne de Marie Claire Intérieur, cela va sans dire. Passage de la réflexion à l'action, me voici, armée de 18 petits miroirs carrés, scotch double face ultra résistant, crayon, mètre, pétillement des yeux, plantée devant l'espace à aménager. L'endroit concerné : l'épaisseur de mon mur qui fait suite à la porte de la salle de bains. Enfin, des 2 mètres carrés où s'entassent tant bien que mal un bac à douche, un chiotte, un lavabo, du D-Stop, la bouteille de parfum et les tampax, et que nous appellons communément "salle de bains" parce que c'est plus poli. Le résultat s'est avéré à la hauteur de mes espérances les plus folles. 9 miroirs font face à 9 autres miroirs, dans un esprit parallélipédique des plus sensationnels. On s'y reflète à l'infini, perspectives sans horizon, la lumière s'agite, me voilà bien satisfaite, hop, photos pour fêter ça. Et puis, toutes les bonnes choses ont une fin, comme disait Tintin. En l'espace de dix jours, trois petits miroirs se sont décollés lentement, sagement, impunément et plein de choses en "ment" qui ont terminé sur mon parquet, en miettes. Oui. Oui. Tout à fait, le compte est bon. Je viens de m'auto-infliger VINGT ET UNE années de malheur. En dix jours.
Du coup, forcément, je frémis.
Les signes n'ont pas tardé à apparaître. Insidieux, mais tout de même, ils sont là. C'est bien simple, je vis désormais dans un Stephen King. La plante du bureau qui crève en huit jours, ne me faites pas croire que c'est une simple coïncidence. Chacun sait que la simple coïncidence est une vue de l'esprit, l'arme des faibles, de ceux qui ne veulent pas croire en la puissance inouïe des miroirs qui se brisent, la nuit, sur mon parquet.
La radio qui passe uniquement des pubs quand je l'allume, un hasard ?
Et que penser de Gaspard qui tombe d'inanition sur le sol glacé du congélo ? Des magasins de chaussures qui n'ont JAMAIS de taille 41 ? Des litchis qui pourrissent dans leur jus dans MON frigo ? Des gens dans le métro, de plus en plus nombreux ? Des prix qui haussent le ton sur l'étiquette ? Et on m'apprend à l'instant que les flamants roses ne seraient pas roses pour des raisons de nourriture à base de crevettes ! Toutes mes certitudes qui s'effondrent en un moment aussi infime que le talent de Corbier, ne me faites pas croire que c'est arrivé comme ça, sans cause précise ! Pour résumer, comme le disait I., connu pour son philosophisme aigu et son sens du pragmatisme, "bin t'es pas prête d'avoir un orgasme".
Alors, comme je suis une nana super et une nana créative mais également une femme d'action, j'ai décidé de réagir. Me voilà, droite comme la justice, à retrousser mes nombreuses manches et à m'armer du courage des laissés pour compte, de ceux à qui l'on ment, de ceux que l'on spolie sans vergogne, de ceux que l'on exploite sans honte et sur qui pèse toute la misère du poids du monde : en un mot comme en cent, des gens. La solution, la voici. Le responsable de cette entourloupe, vous l'aurez analysé finement je n'en doute point, c'est le scotch double face ultra résistant sus-mentionné. Ah ! Le beau bouc émissaire ! MonsieurBricolage. Voilà le fabriquant, voilà le responsable ! Haro sur le service clientèle ! La misère du monde, c'est MonsieurBricolage ! On a enfin trouvé l'origine de vos troubles gastriques, madame ! Mademoiselle, vos pieds sentent mauvais ? Ne cherchez plus ! Je vais mener le procès le plus truculent, le plus réjouissant, le plus fou de tous les temps. Le cancer ? La famine ? Sarko en 2007 ? C'est fini ! Ah, il va raquer, MonsieurBricolage. ça va lui coûter cher en dommages et intérêts, au petit père. Envoyez-moi tous vos petits malheurs, tout ce qui vous arrive de triste, de bête et méchant depuis le 16 septembre 2006, je m'en occupe.

En revanche, je m'explique mal pourquoi ma poitrine a décidé de doubler de volume.
Si c'est le prix à payer, je retire ma plainte.

C'est décidé, j'adore la bio.
- Dis, tu me racontes une histoire de biologie ?
- euh... Alors figure-toi que les poules, en fait, ce sont des dinosaures.
- NAN ?!!!
- SI !!!
- waouh.


Et en plus, il est sympa avec le Yuca.
- Bonsoir...
-
- Vous êtes plante depuis longtemps ?
-


La photo, c'est un ptit moment parisien flou, pour monsieur de taïwan qui me manque gros comme mes seins.

3 septembre 2006

Gaspard congelé


Il y en a qui offrent des fleurs, d'autres qui font divinement bien le soufflé au curry, d'autres qui sont imbattables au Trivial. Puis il y a celui qui a décidé qu'il me fallait un animal de compagnie. Pas trop encombrant. Les amis avaient déjà tenté le poisson rouge, sans succès. M. a pris d'immenses risques en ramenant un Yuca géant, porté entièrement sous ma responsabilité. En une semaine, je me retrouve donc avec un Yuca géant et un pingouin domestique. Le rêve de tout un chacun, je l'admets. Et oui je sais, on dit "manchot" mais pingouin c'est quand même beaucoup plus drôle et notre génération n'est pas là pour être sérieuse, je vous le rappelle, sinon vous déjouez toutes les astuces du dieu marketing, c'est ennuyeux. Comme je ne sais pas trop m'occuper d'un pingouin, j'ai décidé de lui donner un prénom. Ce sera beaucoup plus simple pour m'excuser d'avoir oublié de le nourrir. Gaspard, c'est parfait. Oui, c'est honteux de donner un prénom d'humain à un pingouin, nous sommes d'accord, mais j'ai décidé d'être extrêmement anticonformiste et rebelle (les deux d'un coup, c'est dire), donc mon pingouin s'appelle Gaspard et non mon enfant ne s'appelle pas Rex, d'ailleurs je n'ai pas d'enfant. Installé dans le congélo, il est pépère, le Gaspard. J'ai cru déceler un signe implicite, en le trouvant posté là, qui hurlait "la pooorte !" quand j'ai ouvert. Un signe qui disait que ce ne serait pas un mal d'avoir ne serait-ce qu'un bac à glaçons. Ce serait sans doute encore mieux d'avoir des petits plats surgelés, hein, tant qu'on y est. Ah mais, le problème d'un signe, c'est que ça se retourne sans problème, et qu'on lui donne le sens souhaité. Prenons l'exemple du 6. Bin moi, le 6, je vous en fais un 9 en moins de deux. Et, en l'occurence, je souhaite ardemment que Gaspard ne soit pas dérangé. Donc il n'y aura jamais rien dans ce congélo. Raté, monsieur, raté. Echec.
Une autre bestiole a décidé de m'envoyer un signal qui, celui-ci, sera transformé immédiatement en bombe. Un cafard a trouvé bon de faire son footing dans mon évier. Et là, je m'insurge. Sus aux cafards. Il n'y aura donc plus jamais de nourriture dans ma cuisine, c'est ainsi. La solution du moment est d'avoir scotché l'évacuation de l'évier. Nous sommes bien d'accord, ce n'est pas totalement tenable. Mais MacGyver m'emmerde profondément, surtout avec sa coupe de cheveux, donc mon anticonformisme du soir me pousse à scotcher mon évier.
J'ai réalisé aujourd'hui même un fantasme lointain, voire honteux. Non, ce n'était pas quand j'ai poncé et ciré ma table. Ce n'était pas non plus en mettant deux heures à graver quatre cédés. Ni en concoctant une bouffe des familles à base de tournedos et de fondue de poireaux la vache quelle fierté. Que nenni. C'est en me prenant pour une working girl américaine, qui va faire son footing le dimanche après-midi à Central Park. Bon, d'accord, c'était aux Buttes Chaumont. Et oui, mes chaussures de sport ont dix ans. Et oui, j'étais rouge et dégoulinante de sueur après 18 minutes de course. Mais sans mes lunettes, ça ne se voit pas. Et avec la musique dans les oreilles, le footing prend toute sa dimension. Pour l'astuce, je vous dirais que le ska-dub c'est vachement plus motivant pour grimper que Lisa Ekdhal. C'était mon conseil sportif de l'année. Cela étant, je peux également vous faire un top ten des meilleures excuses pour ne pas aller nager.
Avez-vous vu La science des rêves ? Non ? C'est un tort. On dira ce qu'on voudra, et même ce qu'on ne voudra pas, on pourra en rajouter des caisses et en enlever d'autres, on pourra arguer que c'est du bricolage, que charlotte est chiante, que charlotte est géniale, que les décors et pétages de plomb du mexicain sont fabuleux, enfin, plein de petits arguments par-ci par là, qui seront bien mieux disséminés dans les pages ciné qu'ici. Mais, pour donner envie, je prends deux petits extraits hop : "J'ai tellement pleuré que je sentais deux rivières sous mes yeux" et "tu m'épouseras quand tu auras 70 ans ? Tu n'auras plus rien à perdre, de toute façon". Il y en a de bien plus graveleuses et amusantes, mais la pornographie, c'est trop fastoche, alors vous vous débrouillerez avec la poésie.
Coincée dans une légère insomnie entre 5 et 6 du mat', je me lance dans "Le voyage" de Baudoin. Et bin j'ai eu peur. Les images, la thématique, me voilà tout effrayée dans mes draps. J'ai dû laisser la lumière pour me rendormir. Hyper rebelle quoi. Moi, les économies d'énergie ? Ah non, jamais !
Maintenant que j'ai deux pièces, je m'aperçois à quel point je suis capable de flipper. Si par malheur j'ai envie d'un grand verre d'eau dans la nuit... Je peux guetter les moindres bruits, frôlements et soupirs pendant vingt bonnes minutes avant de me décider à parcourir la distance jusqu'au robinet. Je pense que la présence de Gaspard devrait me rassurer. Cette nuit, je l'ai posé sur la bédé de Baudoin, ça allait beaucoup mieux.
C'est pourquoi, quand S. me révèle ses deux grands rêves du moment, être journaliste sportif ou reporter de guerre, je fais preuve d'une immense honnêteté en appliquant son rêve à ma situation : "reporter de guerre, oui, mais alors, en Suisse".
D'ailleurs, en parlant de guerre, il m'arrive un drame. Ceci n'est pas français, j'imagine. Le drame, c'est que j'ai terminé "voyage au bout de la nuit". Et que pour reprendre une autre lecture, c'est coton. J'ai pourtant mené une ferme bataille pour le rendre infini. Pas plus de 15 pages à la fois. J'ai pris la plus grande émotion littéraire de ma vie, quand même. Tout paraît bien fade à côté. Et comme je ne souhaite pas me suicider après-demain, j'ai remis le Houellebecq à plus tard. Pour remédier à cet immense drame, j'ai fait un tour à la Fnac. Ce qui induit un autre drame, bancaire celui-ci. Mais la pile de bouquins qui trône désormais est alléchante. Vivement l'hiver. Ah, c'est déjà l'hiver, pardon.
Parmi ces trésors à venir, le très étonnant "miscellanées" de monsieur Scott, soit l'élément le plus futilement indispensable de l'appartement. Hier soir, cela a donné lieu à un échange foudroyant : "dis, tu me roulerais une clope ?" "ah non, je suis dans les puissances nucléaires, là". Mazette, quel impact sur la vie sociale !

Il y a une boutique en bas de chez moi qui se nomme "Sarko Chaussures". J'ai bien peur d'y croiser Johnny et Doc gynéco.

Courage !
- J'ai arrêté de fumer, mais je tiens super bien, c'est parce que j'ai le mental d'acier
- Ah ouais, l'emmenthal d'acier, c'est pratique, ça.


Aux urgences...
- Et le mec, il s'était foutu une boule de pétanque dans le cul.
- Bin, dis, va nager avec ça...


Un autre courage...
- L'emmerdant, depuis que je suis célibataire, c'est que j'ai les cheveux gras.