15 octobre 2006

Tant pis

J'avais promis, alors je vais tenir mon engagement. Car non satisfaite d'être une jeune femme super créative, je suis également super réglo avec mes promesses. Mais avant, j'opère un premier détour par le sentiment palpable suite au visionnage de mon film de merde du semestre, dont le titre comporte Diable et Prada, mes deux chouchoux, évidemment. Si l'on doit trouver une morale à l'histoire, parce qu'un film à New-York, sans morale, c'est inenvisageable, ce serait "dans la vie tu as toujours le choix, et tu es le propre artisan de ton bonheur". Je conteste, je proteste. Les gentils, les méchants, tout ça... En fait, je n'ai même pas envie d'y passer du temps (contradiction avec l'introduction, soit), mais je remarque que cette "morale" que je retire, je me la crée de toutes pièces, parce qu'il fallait en trouver une. Donc, en elle, mes pensées actuelles se retrouvent. Malin. C'était peut-être tout simplement : ton sac Chanel ne t'apportera pas le bonheur, toi, top-model en puissance qui préfère cultiver le "bon" dans ton âme (donc rester "moche"), toutes ces griseries et énergies de la Mode ne sont pas bonnes pour ton poil. Mince. C'est étrange, parce qu'on le savait dès le début. Oui, j'avoue, je ne suis allée voir ce film que dans l'optique de lui cracher dessus. Et d'en saisir les grandes arcanes de la morale actuelle, des valeurs qui irriguent les écrans. Et bien figurez-vous que les success women sont en réalité très malheureuses, et que leur vie privée, c'est une sacrée pelote de fiel. Et que les gentils, ils s'en sortent toujours, avec un super boulot de leur rêve à la clé, parce qu'ils sont gentils (sans goût, mais gentils, en fait on découvre que ce sont eux, les gens heureux) et qu'ils ont compris que leur voie, ce n'est pas celle-là, et que leur formidable personnalité, leur don à l'humanité, ne se passe pas dans ce milieu.
Tout ça pour dire qu'on s'en balance.
Qu'aujourd'hui, pour être une véritable journaliste-reporter, il faut se prendre une balle dans le bide. Et non passer par les fourches caudines d'une diablesse Guccisée. Et que construire sa vie, ce n'est pas une question de faire un monceau d'erreurs grosses comme des ballons de baudruche, pour dire ensuite qu'on est désolée et qu'on a bien compris, qu'on jette tout ça par-dessus l'épaule et qu'on recommence. C'est vachement plus complexe. Et c'est con parce que, balancer mon portable dans une fontaine à Paris, ça, je peux le faire.

Si on devait rajouter une morale à ce post non new-yorkais, c'est que "Porcinet est bien loin d'être aussi con que ce qu'on a bien voulu nous faire croire". Et ça, j'approuve.
Et que la fanfare à l'angle de la rue, le dimanche matin, c'est du réel enchanteur.
Et que l'arrachage de dent de sagesse n'est pas recommandé à 25 ans, parce que se retrouver à minuit avec de grosses larmes de crocodile qui coulent sur la joue de hamster, à écrire sur un bout de papier "je ne crois pas que je ferai les trois autres", ou encore "comment je vais faire pour accoucher un jour si ça fait plus mal que ça ???" c'est pas complètement sexy.
Et que le concert d'Arthut H était le plus démentiel depuis fort longtemps.

Et surtout "la différence entre être impliqué et concerné est la suivante : dans les oeufs au bacon, la poule est concernée, le cochon est impliqué".

Pour finir, je n'ai pas tenu ma promesse.
Je mentais.