Parquet-moulure-cheminée
La classe.
Un pas de plus dans la catégorie « devenir adulte », c’est-à-dire un 2 pièces pour moi toute seule. Soit un véritable chemin à parcourir pour aller prendre un verre d’eau dans la cuisine, et sans saut d’obstacles. Plus besoin de bouger le lit pour atteindre mon carton à sous-vêtements, plus besoin de débrancher le frigo pour brancher le four, plus besoin de replier le lit tous les matins, plus d’excuses pour ne pas faire la cuisine et plus d’excuses pour que ce soit le bordel. Bon, au moins, je récupère un nouvel alibi béton pour le ménage : c’est beaucoup trop grand… Je vous laisse imaginer, je passe de 17m2 (mon proprio vient d’avouer sous la torture que ce n’était pas un 19m2) à 37m2. Sachant qu’un mètre carré c’est un mètre sur un autre mètre imaginez le nombre de coïts métriques dont je dispose actuellement ! Autant vous dire que je n’en reviens toujours pas : quand je passe une porte, c’est ENCORE chez moi ! Et vice et versa. Bon, sauf pour la porte d’entrée, d’accord. Vous chipotez, là, vous essayez de me gâcher mon plaisir. Jaloux.
Pour l’instant, les rideaux sont accrochés par une ficelle, ma plaque chauffante est collée à mon frigo et je dois monter sur les chiottes pour fermer le rideau de la salle de bains : je découvre les joies du vis-à-vis. D’ailleurs, on devrait dire vies-à-vies. Mais ce sont des inconvénients pratiques qui me plaisent, j’ai l’impression de passer par petites touches dans un quotidien définitivement différent. Ah tiens, maintenant t’as deux serrures. Tiens dis donc, qui a enlevé l’igloo du frigo ? Ah, mais il est drôlement près le voisin là. Et tout nu aussi… Mais que fait ce vélo dans ma chambre ? Putain, t’as CINQ chaises !!!
Joies et peurs du nouvel espace intime. Et faut quand même que je pose cette tringle de rideau de douche, mais ça nécessite une perceuse. Et je n’en suis pas là, je débute dans les grands espaces moi ! Dans les espaces adultes. J’avais bien repéré que, dans mon quotidien, j’allais plus vraiment en cours, que j’avais plus de partiels et que les travaux de groupes autour d’une bière avaient disparu. Mais de réaliser combien cela paraissait évident aux autres qu’il était temps que je prenne un "appart d’adulte", ça m’a foutu au pied du mur. Deux ans et demi ??? ça tiraille sévère dans les tréfonds là… Bin ouais, t’as une vie active maintenant. Et non, tu sais toujours pas ce que tu veux faire. Et encore pire, tu ne te bouges même pas le cul pour le savoir. Donc oui, deux ans et demi. Et cette question qui te pourrit parfois la vie, de moins en moins nettement et de moins en moins tragiquement, va peut-être bien falloir la régler. Posément, ou instinctivement, avec le cœur ou avec la tête, dans tous les cas, avec des couilles. Pardon. Avec du courage, quoi. Confusion et expression purement misogynes, je devrais me tapir de honte mais pour taper c’est pas pratique une fois tapie.
Jean Yanne n’a jamais payé ses impôts oui tout le monde le sait et moi depuis hier seulement et il disait qu’il ne devait rien à ce gouvernement de merde et qu’il ne lui donnerait pas un centime et je me suis dit que ce serait drôlement rigolo si tous les contribuables arrêtaient de payer pour cause de gouvernement de merde. "Cher Monsieur Trésor, en raison de fortes divergences avec les actions gouvernementales récentes, blablabla..." Ça ferait un joli trou dans l’abîme et une jolie pagaille et un petit renversement là, pouf. Anarchiste ? Bon bin voilà c’est réglé quand je fume de l’herbe je suis anar’. En écoutant Blues Lines c’est hyper agréable. C’est le disque le plus sensuel au monde. Dans ma discographie sexuelle, il occupe une place de choix. Oui. Messieurs, le jour où je vous fais le coup du Massive Attack, préparez le condom.
T. est venu ce soir, on a passé une demi-heure à parler de ma petite armoire. Passionnant. Des conclusions systémiques au niveau sociétal et essentiellement design. Oui, c’était après avoir fumé. Et avant le Massive Attack. Je rebondissais (au sens figuré du terme, hein) sur son étonnement face à mon armoire (j’aurais dû vous laisser terminer la phrase, vous vous seriez douté du sens figuré) (peu d’êtres humains rebondissent sur les étonnements. Et c’est bien dommage, bien regrettable ma foi, voilà une bonne raison de ne plus payer d’impôts, par exemple). Parce que mon armoire, elle est étonnante figurez-vous. Et moi, je le découvre à l’instant. Au détour des réactions de mes visiteurs. Presque 26 ans que je côtoie le « petit meuble de l’entrée » sans avoir jamais remarqué qu’il était de dimensions surprenantes. Et comme il ne ressemble ni à une armoire ni à une commode ni à quoi que ce soit, qu’on dirait un meuble d’enfant mais que le tiroir est drôlement haut, il laisse perplexe. (Je viens de faire tomber l’ordi en allant rebrancher mon portable. Une question : Technologie, pourquoi me hais-tu ?) Et donc, c’est l’atout mystérieux et élégant de l’appart. Putain, j’ai un atout mystérieux et élégant. Ça y est. Et je peux le foutre où je veux, pour mon frangin et moi ce sera toujours « le petit meuble de l’entrée », et pour les autres ce sera "la table de chevet pour géants". La vache, j’ai envie d’une clope, c’est nul cette restriction. Dix par jour. C’est d’un crédible, vraiment… D’autant que j’ai largement dépassé mon quota samedi soir. Ah j’avais aussi dit « plus de bières pendant 2 mois » et pareil, au panier ça, samedi soir. Alors je me suis rassurée avec le bien connu « bin c’était samedi soir quoi ». Ouais. Aucune volonté quoi. Aucune volonté le samedi soir, et c’est comme ça.
Les galets c’est pratique, y’a pas besoin de cadrer. Oui, c’est une photo prise un samedi.
Y'a quand même un type qui s'est suicidé par hyperthermie, en se foutant huit pulls sur lui et en attendant de crever de chaud, au sens complètement propre du terme. Bin ce mec-là, il avait pas froid aux yeux.
- vous lisez le magazine Ikéa aux chiottes vous ?!
- c'est toujours aux toilettes qu'on fait les plus grands projets.