15 avril 2006

Chupitos


J'étais là. Enfin, à quelques mètres, si l'on considère de façon scientifique la distance rajoutée par le zoom sur cette photo qui tue, avouons-le tout de même. Barcelona. BCneta, comme il y a écrit sur les camions poubelles, dans un comique jeu de mots valise propre aux pubards de tous les pays. Comme quoi la comm, ça vous permet de dépasser les frontières. J'ai encore trop bu (?) En revenant chez moi, j'ai eu l'occasion de faire un doigt d'honneur à un espèce de mec dans la rue, en bande, avec ses potes, qui m'a dit "ta démarche mademoiselle elle est trop bien t'es trop bonne tu veux pas rester un peu avec nous". Approche qui, on ne peut le nier, n'est pas spécialement méchante ou aggressive, une fois posée en mots sur un écran. Mais la gestuelle, l'ambiance, les regards, la troupe... Le mépris. L'impression une fois de plus d'être un objet. Il n'y a pas grand chose qui me révulse davantage. Donc j'ai tracé ma route sans me retourner et je lui ai fait un gros doigt sans me retourner. Je sais qu'un jour je me ferai sans doute taper. Mais je ne peux pas m'en empêcher, à chaque fois qu'un homme me manque de respect, qu'il me considère uniquement comme une possibilité de trou accueillant, j'ai envie d'hurler, j'ai envie de leur expliquer très fermement que ce n'est juste pas possible, qu'on ne fait pas partie du même monde, qu'ils me font peur. PEUR. Qui a le plus de couilles entre nous deux, j'ai ma petite idée là-dessus. Puis, dans la suite de mon trajet, je pensais au mépris, code social plus que prédominant à Paris. Sphères hermétiques, regards mathématiques. Avec mon I-pod et mes chaussures qui flashent, je ressemble à n'importe quelle jeune bobo cadre dynamique. Et pourtant, en moi, je suis à mille lieues de cela.
Faut quand même que je pose quelques souvenirs de Barcelone, ce serait con d'omettre ça. C'est fou, voilà des plombes que je n'ai pas écrit, je suis tellement pleine de mots de pensées de phrases que je me sens toute pressée et que je parle de n'importe quoi dans n'importe quel sens. Barcelone, donc. C'est étonnant, cette ville est pleine d'espagnols, certes, mais aussi de français, d'allemands, d'anglais, d'américains, et peut-être de bulgares si on cherche bien. Sans doute parce qu'on déambulait dans les rues touristiques, sans le savoir, parce que nos pas d'inconnus se dirigeaient d'eux-mêmes vers les endroits lumineux magnifiques magiques. Liberté et folie architecturale, encore une fois je ressens cette petite pointe de n'importe quoi qui manque tant à Paris et qui n'empêche cependant pas la véritable majesté du lieu. C'est étonnant comme on sent dans la disposition des choses l'état d'esprit dominant une société. Et bin nous, tout est dans des cases. C'est inéluctable. Dommage, nan. On en a tous conscience, on en est tous écoeurés, mais on doit tous y trouver notre compte au final, puisque ça ne change pas. Observez comme on se répartit dans une rame de métro à peu près vide. Avec ça, on comprend déjà un paquet de choses sur notre façon de fonctionner ensemble.
L'homme à la voix la plus douce du monde est en train de rouler une cigarette magique à deux mètres de moi. Je ne l'attendais pas sitôt, et sa présence me réjouit plus qu'il n'est raisonnable de l'exprimer en cet endroit. Je vais donc arrêter là, revenir très prochainement, car je n'ai pas oublié que je devais conter l'histoire de la pièce magique. Qui est véritablement extraordinaire, soit dit en passant;
J'ai pris l'avion à l'aller, au retour, et même pas morte, alors ça me remplit de bonheur pour pas mal de temps.
Etonnant comme nos pensées nous paraissent toujours extraordinairement meilleures et plus sensuelles, plus sensées, plus fortes que nos mots écrits.
Posés là. Ouverts à tous.

- Bin dis donc je me demande comment ils faisaient pour réserver une auberge de jeunesse sans Internet, les gens, avant.
- Ils prenaient un guide et leur téléphone, tout connement.
- Oui mais, avant l'existence des guides ?
- Bin pour être franche, y'avait pas des masses de congés et de jeunes en vacances pour un WE, tu sais.
- ouais mais comment ils faisaient, les baroudeurs ?
- Bin ils demandaient dans la rue l'adresse d'une auberge puis ils finissaient par trouver un endroit.
- Comme dans Astérix quoi ?
- Voilà.

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

quand même pas Asterix chez les helvetes ????

1:22 AM  
Anonymous Anonyme said...

Ben alors, c'est vrai ça, tu m'as même pas raconté ce Barcelone finalement... Y a du rattrapage dans l'air!!!

5:42 PM  
Anonymous Anonyme said...

Greets to the webmaster of this wonderful site. Keep working. Thank you.
»

1:36 AM  

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