Légère
Légère je commence ma semaine. J'ai envie de rire, alors je ris. J'ai plein de centimètres de cheveux en moins. D'ailleurs, au moment de régler la note chez le coiffeur, elle m'a expliqué que c'était une "transformation" et non une "coupe" alors ça valait vachement plus cher. Bin voyons. Je sais pas moi, mais une transformation, je voyais ça avec les yeux verts, les cheveux roux frisés et des tâches de rousseur, puis une poitrine du tonnerre quoi. Je ne trouve pas spécialement que je suis transformée juste parce que mes cheveux sont nettement plus courts. En tout cas, ma carte bleue a bien dû se faire à l'idée, elle, parce qu'elle a accepté le paiement.
C'est con, une carte bleue.
Manif samedi aprèm. Alors, pour reprendre les mots des journaux, c'était effectivement "bon enfant" et dans un esprit "familial". Je suis sans doute un peu fleur bleue de la manif, mais ça m'a fait chaud au coeur de voir tous ces gens, toutes générations confondues, réunis pour la même chose. Un très bon moment de citoyenneté, en somme.
Le soir, ça ne nous a pas empêché de jouer au Shi-fu-mi les saveurs de yaourt à partager. Mais avant, on avait parlé du maoïsme et de la vision marxienne des choses, ce qui donnait assurément plus de cachet à notre partage de yaourts. A priori, j'ai même émis une idée de droite, parce que, dans un grand élan, je proposais qu'on mette en place un ticket de manif (c'est très énervant, ces estimations qui passent du simple au quadruple selon les forces de l'ordre ou les syndicats, d'où l'idée du ticket, pour un comptage exact), d'une valeur d'un euro symbolique, reversé à des assos humanitaires. Bref. Donc il faut que je m'y fasse, quand je suis grandiloquente, je suis de droite. Merde alors. Comme quoi, la vie est pleine de surprises. Peut-être que quand je suis très énervée, je deviens anarchiste, et que quand je suis très triste, on me trouve quelque peu facho. Mince.
Ce soir, soirée potes-DESS-VIP, on a tous nos folies n'est-ce pas. Grands moments de rire. On a quand même terminé sur la péridurale et le canard du gynéco. Comme quoi, on évolue, mais pas tant que ça.
Il y avait les chouchous des cours, ceux des grands moments, ceux des grands fous rires, ceux en compagnie desquels prononcer "Joinville le Pont" ou "gros Jean" ou "Boursin" me fera toujours fondre. Mais rassurez-vous, ce sont les seuls.
On a quand même réussi l'exploit de se faire des bananes au chocolat fondu dans la poële, en squattant pour la première fois un certain appart rue de Clignancourt. On s'est vengé, on a laissé un bordel monstre. C'est ça aussi, d'avoir son appart après tout le monde : faut supporter la vengeance.
Vendredi soir, j'ai terminé ma soirée affalée sur la cuvette des toilettes. J'ai insisté pour qu'on me laisse reposer là. J'étais bien quoi. ça peut paraître minable, mais les toilettes de D. sont vraiment très agréables, et j'avais trouvé une position totalement ergonomique. En tout cas, à partir de minuit et demi, je n'ai plus émis un seul son logique. En revanche, avant, je crois que j'ai raconté beaucoup de bêtises, et tout le monde s'y est mis, ce qui a donné un grand rassemblement de souvenirs bêtes des plus éprouvants. Par respect total de la pudeur de chacun, je ne fais pas de florilège, ça pourrait être gênant. J'ai tout de même appris qu'une de mes amies avait été pendant très longtemps présidente du BDS, ce qui ne signifie pas Bureau des Sports mais des Suceuses. Wahou. On a les potes qu'on mérite, c'est bien ça l'idée ?
Tout ça pour dire que je me sens légère. Et que je compte bien continuer sur ce mode. Non pas que je compte devenir sans profondeur, entendons-nous, mais garder en moi cette impression de facilité, d'hédonisme de base, qui peut tout de même s'avérer très profitable. Il faut surtout que je pense à mettre cet état en mode "action" quand je vois partir sous mon nez le train qui m'emmène dans ma lointaine banlieue natale. Enfin, qui était censé m'emmener, parce que très visiblement, il est parti sans moi, le bougre.
Je suis tombée sur ces mots de F. Giroud, déjà lus mais re-savourés "Nous aurons atteint la parité lorsque des femmes incompétentes seront nommées à des postes à haute responsabilité". Elle avait oublié d'être conne, Françoise.
Et une autre remarque, de N. "Les hommes, c'est pas des mecs bien".
Après ce petit passage misandre, je vais continuer mon bouquin, un bon vieux Tolstoï trouvé chez Cha, en désespoir de cause. Je reviens donc à mes premiers amours littéraires. Y'a même un temps où j'aimais tellement la littérature russe que j'avais décidé d'apprendre la langue. Da. Spakoroï noche, tavaritch.
- Il te ferait pas un plan drague là ?
- nan nan, on se raconte nos histoires et on se marre comme des petits fous.
- Oh bin, tu sais ce qu'on dit "femme qui rit...."
- Franchement, si je baisais autant que je rigole, j'aurais même pas le temps de venir bosser.
Tout ça pour illustrer que je déteste les "on dit".
9 Comments:
Je crois que dans l'histoire des bananes, une poêle est décédée. Paix à ton âme, petit bout de tefflon.
Je précise pour ma dignité, même si j'en fais ce que je veux, que c'était rien que pour de faux.
je le connais pas ce "on dit" là
"femme qui rit.."
c'est quoi la suite ?
Eh ben dis donc ma belle il était temps que tu me la donnes cette adresse! Je suis ravie qu'une fois de plus tes talents d'écrivaine me ravissent les mirettes et l'esprit... Bravo Mazelle, je ne dirais que deux mots: BRA VO!
J'ai tout lu d'un coup comme ça sans respirer et j'ai bien ri parfois, y a pas à dire c'est bien comme tout!
Bon, à mon tour de te révéler mon petit secret: http://www.myspace.com/kashink
Bizzzz ma Camillette!
mon dieu que c'est long ce que tu écris, ça l'air super mais je suis trop fainéant là, tout de suite maintenant...pardonne moi...i'll be back comme disait l'autre homme fort.
je sais, pas besoin d'être courageux pour lire ce chef-d'oeuvre urbain, mais que voulez-vous, c'est que je suis très très fainéant voyez-vous
C'était moi juste avant...je suis pas fainéant pour corriger ça par contre.
Really amazing! Useful information. All the best.
»
j'ai honte... je m'aperçois 6 mois plus tard au hasard d'un détour que j'avais mis "misogyne" alors qu'il fallait mettre "misandre".
Et personne ne me dit rien... Peut-être que vous aviez pensé que c'était de l'ironie ? Peut-être que je n'aurais rien dû dire car maintenant vous saurez...
pfffiou... c'est compliqué la vie, hein ?
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