12 mars 2006

Talons

"Je deviens une femme", acte II : j'ai acquis samedi 4 mars 2006 des bottines en cuir à bout pointu et à talons. Hauts. Très. Le seul inconvénient, c'est que, quand je les mets, je ne peux plus jouer au foot. Je les ai évidemment mises pour passer un entretien d'embauche hautement sérieux, pantalon noir, veste, chemise et... talons. Alors, comme c'était la première fois que je marchais en talons, que la rue était pentue (trop) et qu'il avait plu (beaucoup), j'ai failli m'étaler par terre une bonne trentaine de fois en allant au rendez-vous. Et bien, vous me croirez si vous le voulez, mais c'est une technique proche du coup de la médecine chinoise où l'on fait mal sur un point B pour ne plus penser à la douleur du point A. J'ai oublié le nom, je fume trop, il me manque des bouts de mémoire. Bref, j'ai donc davantage pensé à garder mon équilibre qu'à mon CV, et en soi, c'est une bonne chose. J'aurais pu mourir 30 fois, mais c'est secondaire.

Concerts épatants ces derniers jours. Le temps se suspend, comme dans le poème, mais en mieux parce qu'on peut fumer et boire des bières en même temps, alors que pendant le bac français, non. Musiciens de haute voltige, qui ont un tel plaisir à jouer que ça vient directement figer un sourire sur nos bouilles de spectateurs. Fanfares, Blérots de Ravel, Joan Rozoff, je conseille plus que fortement. Le corps suit, on ne pense plus à rien, on absorbe, on vit, on vibre, ahhh, c'est beau.

Dans la rue, je pars faire ma lessive, petites culottes soigneusement cachées au fond du sac plastique Ed, je passe chez ma boulangère préférée faire de la monnaie, je ressors. Spectacle : un homme à vélo, caché sous son sous-bassophone, roule tranquillement, un peu de traviole, sourd aux klaxons qui lui intiment d'avancer droit.

Vendredi soir dernier, j'étais honnêtement et gentiment dans le métro, c'était le ouiken, donc forcément les gens souriaient, discutaient, rigolaient. Un bon moment de métro, en somme. Et là, je sors innocemment à Barbès (mais vraiment, sans pousser personne, sans grogner, rien, j'étais peut-être même en train de sourire à la perspective de mon WE à Lyon entre copines). Et là, un homme a décidé de ruiner les 19 minutes suivantes de ma vie. Il m'a pris l'avant bras pour me dire, dans un grand sourire "Oh lala, c'est dingue comme vous ressemblez à Ségolène Royal".
Pourtant, il n'avait pas l'air d'un gredin, d'un criminel des grands soirs. Merde alors, si on ne peut plus faire confiance à monsieur Tout le monde, où va-t-on ?

"Le mauvais goût part souvent d'un bon fond". Il y a quand même des affiches marrantes. Dans le métro, souvent, j'engage ma pensée métroïque à partir d'elles. Celles qui m'agaçent, celles que je trouve tellement mauvaises qu'elles me font rire, celles dont je ne suis très visiblement pas la cible. Celles qui me rappellent quelque chose, quelqu'un.

Je suis heureuse.
Pas à cause des affiches, mais quand même.
Ni grâce aux bottines.
Nan, je suis heureuse parce que l'Etape est franchie. Soulagement plus qu'intense. Guérie.
Allez, une clope et au lit.

- Ah bin oui mais vous avez voulu la parité, maintenant ça y est, les mecs sont aussi compliqués que les filles.
- Nous v'la bien.

3 Comments:

Blogger dadiluz said...

Et les filles aussi brut de pomme que les mecs.., y'a plus de valeurs j'vous jure..!
cml, juste pour te dire que ton style de prose me plaît et que, perdu par hasard dans l'immensité de l'univers blogueste, je me suis arrêté sur le tien, et je t'ai lu avec délectation (moi qui ne pensais trouver qu'inepties et futilités..).
Je reviendrais te voir souvent, et j'espere que tu viendras me voir aussi.
Allez.., un clope et au lit.

1:34 AM  
Anonymous Anonyme said...

Ben tu l'avais lu aussi le fameux article sur le glissement des hommes d'aujourd'hui vers plus de complexité et de féminité??Stratégiques qu'ils vont devenir, j'te l'dis. Et on l'aura bien cherché...

1:34 PM  
Anonymous Anonyme said...

Tu m'étonnes, et le plus drôle, c'est que ça fait déjà un bout de temps mais qu'on vous l'a pas dit mais qu'est-ce qu'on se marre, et à faire des études et les publier dans stars club, pour influencer des l'age de 7 ans, ces petits cerveaux maléables, c'est un plaisir sans fin... de publier des études, hein pas les enfants de 7 ans, sinon c'est pas bien. Enfin je dis ça, je dis rien je suis pas flic. je reviendrai finir ma semaine là-dessus, c'est un sujet vachement intéressant, là je vais aller manger, j'attendais que ma collègue sorte des toilettes.

12:56 PM  

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